Sénégal-France : Le Président Bassirou Diomaye FAYE salue le partenariat « important » entre les deux pays

Le Président Bassirou Diomaye FAYE du Sénégal a salué, vendredi 4 avril 2025, le partenariat « important » entre la France et son pays. Lors d’un entretien avec des journalistes locaux, quelques heures après la célébration du 65e anniversaire de l’indépendance du Sénégal, il a aussi rappelé les relations historiques franco-sénégalaises. Il a estimé qu’il faut relativiser la fermeture des bases militaires françaises au Sénégal. Nous vous proposons ci-dessous, l’intégralité de ces propos, qui ont duré 3mn55.

Question de la journaliste : En termes de relations, qu’est ce qui a changé entre le Sénégal et la France, depuis votre accession au pouvoir, le 2 avril 2024? Est ce qu’il vous arrive de subir des pressions extérieures, à cause de vos choix diplomatiques et économiques souverainistes ?

Président Bassirou Diomaye FAYE : « Non ! Non ! Je n’ai subi et ne subis aucune pression sur mes choix souverainistes, ni de l’intérieur, ni de l’extérieur !

La France est un partenaire IMPORTANT pour le Sénégal. Ce n’est que cette année, et, pour la première fois, qu’un autre pays, en l’occurrence la Chine l’a supplanté, en termes d’échanges commerciaux, depuis le rétablissement de nos relations avec la Chine, vers 2007. Mais, la France reste un partenaire IMPORTANT pour le Sénégal, sur tous les plans. Il se trouve qu’il y a des moments où, un pays doit réorienter sa trajectoire. C’est ce qui s’est passé pour le cas de la présence militaire française au Sénégal. Il faut retenir que depuis des siècles et des siècles, nous avons ((Ndlr : avec la France) une présence étrangère sous ce format. Cela part de l’esclavage, à ce jour, en passant par la colonisation. C’est seulement cette année que nous avons dit à la France, que nous ne voulons plus de bases militaires étrangères au Sénégal. C’est notre droit. La France l’a compris et l’a accepté, avec courtoisie. Elle ne nous a pas manqué de respect, et n’a pas cherché à nous humilier ou à faire atteinte à notre dignité. Nous (le Sénégal et la France) n’avons pas cherché non plus, des coups d’éclat. Nous l’avons fait avec la France dans l’orthodoxie, et dans ce que nous autorisent nos rapports, en termes de convivialité, de fraternité, et surtout de partenariat, qui se poursuit d’ailleurs.

La Chine qui a supplanté la France dans les échanges commerciaux, n’a aucune présence militaire au Sénégal. Cela montre, donc, que nous pouvons continuer d’avoir, avec la France, un partenariat fécond, sans présence militaire étrangère. Je souhaite d’ailleurs que nous n’en ayons plus besoin ! Que nous ayons notre souveraineté, dans tous les domaines.

Nous sommes d’accord avec la France sur la fermeture de leurs bases militaires. Il y a un calendrier de retrait. Elle a déjà libéré des emprises. Ce qu’elle nous a proposé et que nous avons accepté, c’est un délai jusqu’en août. En toute sérénité, elle libérera toutes les emprises. Cela n’empêche…

Nos accords de partenariat se poursuivent. La dénonciation des accords sur la présence militaire ne met pas une croix sur nos accords militaires. Il est bon que les Sénégalais le comprennent! C’est juste un pan des accords militaires franco-sénégalais qui doit être revisité: celui de la présence militaire.

Le Sénégal et la France discutent toujours. Le Sénégal accueillera d’ailleurs, prochainement, un séminaire inter-gouvernemental franco-sénégalais. Nous y travaillons. Ce sera le moment de réévaluer le partenariat entre nos deux pays, afin de lui donner un nouveau souffle qui lui permettra de se renforcer, de telle sorte que des entreprises françaises aient encore plus envie de venir investir au Sénégal, et que, de notre côté, nous assurions et garantissions le juste retour de leurs investissements et la protection de leurs investissements, comme nous le faisons avec les autres pays, de manière à répondre à leurs attentes. »

IC

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