Mayram Sow, 19 ans, du village de Saré El Hadj Sory, dans le terroir de Médina-Mary est une fille modèle. Cette fille d’une famille pauvre est au lycée à Kolda, chef-lieu de la région. En octobre 2018, elle sera en année d’examen du baccalauréat. Elle passera cet examen au début de l’été 2019 (juin ou juillet).
Entrée à l’école durant l’année scolaire 2004-2005, Mayram est une exception. C’est un cas particulier et unique dans le terroir de Médina-Mary, une zone rurale située à environ 600 km au sud-est de Dakar, capitale du Sénégal. Depuis l’ouverture de l’école élémentaire de Médina-Mary, le 1er janvier 1964, jamais une fille du terroir, qui est composé des villages de Médina-Mary, Simby, Saré Aliou, Saré el hadj Sory, Dyabougou Moussa, et Lambatara, n’est allée au collège. A cause des mariages précoces, elles arrêtent leurs études toujours au niveau du primaire. Dès l’âge de 15 ou 16 ans, elles sont livrées à des hommes pour mariages. De gré ou de force.
Pour le cas Mayram, son père tient tête. Il résiste à la tradition. Malgré ses conditions de vie de paysan sans grande ressource, il tient aux études de sa fille. Encouragée par ce soutien, Mayram veut aller loin dans ses études.
En plus de sa famille, elle est fortement soutenue par le principal du collège de Médina-Mary, M. Soulèye Diédhiou. Non seulement celui-ci la pousse à la réussite, mais en plus, -et comme mieux l’encadrer-, il l’héberge dans sa famille à Kolda, pour s’assurer qu’elle soit dans de bonnes conditions. Car, dans les villes, les élèves du milieu rural sont confrontés à un problème d’hébergement qui les pousse à abandonner les études.
Après le lycée où elle a opté pour l’Allemand comme seconde langue, Mayram Sow veut aller jusqu’à l’université. « J’aimerais être médecin », a-t-elle dit. Elle a terminé l’année scolaire 2017-2018 avec juste la moyenne de 10/20. Elle veut faire plus. « Chez nous, il est très difficile d’aider les filles à poursuivre leurs études, puisqu’il n’y a pas de modèle de réussite d’une fille du terroir dans la vie », a-t-elle regretté. L’AIMM (Association internationale pour Médina-Mary) veut qu’elle soit ce modèle!