Lors du Conseil des ministres du mercredi 29 mai 2024, le Président Bassirou Diomaye FAYE (photo ci-contre), est revenu sur le problème de l’exploitation de nos forêts, en mettant l’accent sur « la préservation et la gestion optimale des ressources naturelles forestières et de la biodiversité ».
A sa suite, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé la tenue prochaine d’un Conseil interministériel sur « la problématique du trafic de bois et de la déforestation dans les régions Sud et de l’Est du pays ».
L’Association internationale pour Médina-Mary (AIMM) qui dénonce ce problème depuis plus de 10 ans, salue ces interventions très fortes et de haute portée. Elles marquent une rupture et un engagement déterminé des plus hautes autorités du pays, à affronter avec toute la force nécessaire, les criminelles de la forêt. De mieux en mieux organisés en bandes et en réseaux, ils écument le reste des forêts des zones situées le long de la frontière avec un pays voisin, qu’ils déciment sans retenue, rien que pour leurs intérêts crypto-personnels.
Dans leurs actes de délinquance, de pillage, et de destruction de nos espaces écologiques, il est certains qu’ils bénéficient de complicités aussi bien de populations locales que d’élus locaux.
Il est fréquent de constater que des élus locaux interviennent souvent auprès des services des Eaux et Forêts pour libérer des trafiquants pris en flagrant délit d’abattage d’arbre ou de transport de troncs d’arbres vers un pays.
PROPOSITIONS
L’AIMM souhaite que des mesures draconiennes applicables immédiatement soient prises, à l’issue de ce futur Conseil interministériel. Elle propose d’ajouter à ces éventuelles mesures, les suggestions suivantes :
– porter le montant à payer pour transiger, doublée de la saisie du matériel, de 1.000.000 FCFA (un million de francs CFA) à 5.000.000 FCFA (cinq millions de francs CFA) ;
-interdire toute intervention directe ou indirecte des élus ( députés, maires, conseillers municipaux), chefs de village, chefs coutumiers, chefs religieux, et toute autre personne susceptible d’avoir une influence quelconque, auprès des services des Eaux, Forêts, Chasses et Conservation des Sols, en cas d’interpellations de personnes prises en cas de flagrant délits ;
– prévoir des sanctions contre les interventionnistes et contre l’Autorité des Eaux et Forêt qui aurait cédé;
– renforcer l’implantation de postes forestiers le long des frontières avec les pays voisins où sont implantées des unités de scierie de bois venus du Sénégal ;
– enquêter sur les personnes clairement identifiées comme membres de réseaux de trafiquants, puis les interpeller et les remettre à la justice ;
– renforcer les sanctions, en cas de défrichage non autorisé, dans les forêts, brousses et savanes situés le long des frontières.
Com/IC